Ce que j’appelle oubli

Laurent Mauvignier

Au festival Entrée Public
Le 8 novembre 2024, 18h30

Aula du CO de Pérolles

60 min

Collecte à la sortie

Bar et petite restauration

Le projet

En bref

« Un homme ne doit pas mourir pour si peu. »

En un jour comme les autres, un jeune homme entre dans un magasin et ouvre une bière qu’il n’a pas payée. Quatre vigiles le remarquent, l’amènent dans l’arrière du magasin et se défoulent sur lui. Il en meurt.

Dans ce texte puissant, poétique, au rythme époustouflant, c’est une connaissance de ce jeune qui parle. Il raconte au frère de celui-ci les horreurs de cette scène, sans oublier de lui rappeler les beautés de la vie : « il en a bien profité quand même, avant d’être mort. »

En détaillé

Après avoir, avec un succès retentissant, relevé le défi du monologue avec notre adaptation de Nous, l’Europe de Laurent Gaudé, en 2023, j’ai eu envie de me relancer dans cet exercice, dans ce challenge. Pour ce faire, j’ai enfin lu un livre qui trônait dans ma bibliothèque, qui avait une importance particulière pour moi, puisqu’il avait été l’objet de mon examen final de recherche bibliographique, dans le cadre de ma formation de libraire : Ce que j’appelle oubli, de Laurent Mauvignier.

J’ai tout de suite été pris par la force du texte, et de ses mots. A travers cette longue phrase, on se retrouve projeté dans un tourbillon de réflexions, d’avis, de projections, et la plume de Laurent Mauvignier (qui m’avait toujours attiré, notamment avec Histoires de la nuit, sans que je n’aie jamais eu l’occasion de sauter le pas) m’a subjugué. C’est donc tout naturellement que j’ai eu envie de défendre ce texte, défendre cette écriture.

Ma vision en tant que comédien et metteur en scène a toujours été, surtout pour des textes dont l’intérêt réside principalement dans leur forme et leur beauté, de mettre les mots au centre du projet, de ne pas enterrer les paroles de l’auteur.ice sous des artifices de mise en scène que je juge superflus.

Mon idée de la mise en scène de ce texte part de cette sensation : un moment suspendu à la suite d’un enterrement ou d’une cérémonie funéraire, ce moment où on évoque le passé, évoque les futurs éventuels, où la langue est déliée, mais avec beaucoup de bienveillance. Je trouve cette ambiance si particulière et si pleine de vie et d’humanité. Et ayant moi-même vécu plusieurs enterrements d’êtres proches relativement récemment, elle me parle encore plus.

A partir de cette idée, j’ai envie de construire une ambiance intimiste et sincère : une zone de lumière (chaleureuse), et donc de jeu, restreinte, avec ce seul “personnage” qui parle, premièrement assis sur une chaise, qui s’adresse à son interlocuteur invisible, qui se laisse prendre dans ses pensées, ses réflexions, jusqu’au noir final. Il est habillé en noir et blanc, respecte le deuil de cet ami. Il n’a pas besoin de maquillage de scène, le texte et les mots seront son maquillage.

Encore une fois, mon envie, mon projet, mon idée est de respecter le texte et de lui rendre hommage, de laisser vivre et parler la poésie.

Distribution

Interprétation
Bryan Oberson

Mise en scène, scénographie, adaptation
Bryan Oberson

Assistanat
Bastien Racca, Josiane Pitteloud, Marine Pitteloud, Olivia Kuhnen

Création lumière
Arthur Pasquier

Graphisme
Olivia Kuhnen

et ce que le procureur a dit,
c’est qu’un homme ne doit pas mourir pour si peu,
qu’il est injuste de mourir à cause d’une canette de bière…

Ce que j’appelle oubli

Laurent Mauvignier

L’auteur

Laurent Mauvignier

Laurent Mauvignier est un écrivain tourangeau aux succès autant immédiats que courronnés. Après un diplôme d’art plastique, il publie son premier roman en 1999, Loin d’eux, qui recevra l’année suivante le prix Fénéon. Plusieurs de ses romans et de ses pièces seront récompensées: Apprendre à finir (2000), Dans la foule (2006), Des Hommes (2009).

Ses romans reflètent les difficiles et belles réflexions sur la vie, le lien, le couple et la mort, explorant des relations interfamiliales et des évènements d’Histoire qui l’ont marqués.

Il développe un style qui lui est propre, aux longues phrases qui s’essoufflent, « son art de l’apnée vorace », comme l’a posé le critique de Dans la foule pour Télérama.

Ce que j’appelle oubli est publié aux Éditions de Minuit en 2011.

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